« délit de sensibilité » ou l’aventure d’un récit au service des idées narratives

Par Mandy

Le 12 septembre 2024 marque pour moi la sortie de mon livre, un récit autobiographique intitulé « délit de sensibilité ».

A travers son écriture, j’explore mon parcours de vie et de déconstruction en tant que personne non binaire, lesbienne, neuroatypique, blanche et issue de la classe moyenne.

Bien que mon identité ne se limite pas à ces aspects, j’estime qu’il est essentiel de les mettre en avant.

En tant que personne minorisée, affirmer cette identité contribue à la visibiliser ainsi qu’à sa légitimité, tout en clarifiant d’où je parle. Cela me semble d’autant plus important dans un contexte où hier encore, j’étais témoin de propos transphobes et recevais moi-même des insultes et menaces embyphobes (contre les personnes non binaires). Ne pas céder à la peur, au repli et à la tentative d’invisibilisation.

Tout au long de l’écriture, mon intention a toujours été claire : comment faire de ce récit quelque chose qui dépasse mon individualité ?

Avec « délit de sensibilité »,  je souhaite :

  • résister aux discours dominants : mettre en lumière des actes de résistance face aux discours dominants qui souvent effacent les voix des personnes marginalisées.

  • favoriser la reliance : créer du lien entre des personnes qui partagent des vécus similaires

  • conscientiser mes privilèges : les rendre visibles afin d’éviter la reproduction de logiques oppressives

  • partager une réflexion autour de nos pratiques d’accompagnement

  • semer un peu d’espoir : montrer qu’il est possible de mener une vie épanouie en dehors des normes traditionnelles afin de soutenir les personnes qui se trouvent dans les marges

  • déconstruire l’idée selon laquelle «  se dévoiler serait déplacé, égocentrique ou inapproprié ». Je crois fermement à la richesse des récits partagés.

  • donner à voir que les choses ne sont pas toujours faciles et qu’il est normal de cohabiter avec des doutes, des difficultés dans une société qui valorise plus que tout le bonheur, l’efficacité, la performance, la vitalité...

  • me donner voix au chapitre dans une société où l’identité et l’expérience des personnes queers n’ont souvent pas de place dans les représentations médiatiques.

Ces réflexions rejoignent sans aucun doute les principes des idées narratives formulées par Michael White et David Epston.

Aujourd’hui, je souhaite aller plus loin ; j’ai envie d’utiliser mon récit :

  • comme un tremplin pour tisser des liens entre toutes les personnes concernées.

  • montrer que les difficultés rencontrées ne sont pas des échecs individuels mais des réalités collectives et systémiques.

  • soutenir et honorer les résistances

  • nos identités étant forgées au sein de relations, pour faire émerger de nouvelles histoires on a besoin de nouvelles relations. Mettre les personnes en lien, épaissir les histoires préférées qui ont alors davantage de chance de survivre, de poursuivre leur chemin sans être étouffée par l’histoire du problème et les contextes sociaux.

  • permettre aux savoirs issus de l’expérience de trouver une place aux côtés des savoirs professionnels

  • imaginer, créer un autre modèle d’accompagnement, de soutien et de solidarité pour les personnes queer qui soit collaboratif et en dehors des pratiques traditionnelles

Pour ce faire, je suis à la recherche de personnes directement concernées par les sujets queers et sensibilisées aux idées narratives.

Pour commander le livre : https://www.youstory.fr/produit/livre-delit-de-sensibilite/

Pour me contacter/ rejoindre le projet : mandymarchier@gmail.com

Précédent
Précédent

Garder précieusement les rencontres avec des objets

Suivant
Suivant

Quand les membres du club de vie sont… spirituels !